Embolisation des
cancers du rein
L’embolisation du cancer du rein est une intervention radiologique mini-invasive effectuée par le radiologue interventionnel.
Elle est pratiquée avant un traitement curateur du cancer, à savoir la chirurgie, ou dans certains cas l’ablation percutanée (cryothérapie ou radiofréquence rénale).
Le but de l’embolisation rénale est de diminuer les complications hémorragiques et d’améliorer l’efficacité de la chirurgie d’exérèse ou de l’ablation percutanée.
La réalisation de cette intervention est indolore, pratiquée sous anesthésie locale, au court d’une hospitalisation ambulatoire (hospitalisation de jour). Par une ponction à travers la peau par voie radiale ou fémorale et sous contrôle radiologique, le radiologue introduit un cathéter dans l’artère rénale puis le microcathéter dans les artères nourricières de la tumeur, afin de pratiquer l’embolisation. Les artères nourricières sont occluses à l’aide de microparticules calibrées non-résorbables libérées par le microcathéter, ou autres agents d’embolisation (colle biologique). Les branches de l’artère rénale vascularisant le rein sain sont épargnées.
L’embolisation ne laisse aucune cicatrice, et n’a aucune conséquence sur le tissu sain du rein.
La voie radiale distale est possible pour ce traitement.
Mieux
comprendre
Pourquoi emboliser un cancer du rein avant une chirurgie ou ablation percutanée?
Certaines entités de cancer du rein sont engorgées de sang, dites "hypervasculaires".
Leur embolisation coupe l’alimentation artérielle et l’hypervascularisation tumorale, rendant le cancer peu ou pas vasculaire. L’effet tumoricide n’est que partiel, et ne remplace pas la chirurgie ou l’ablation percutanée.
Quels avantages avant une chirurgie ?
L’embolisation est soit pratiquée le jour même de l’intervention, quelques heures avant, soit la veille ou 48h avant.
La chirurgie des cancers rénaux hypervasculaires est à risque de saignement, et nécessite un clampage de l’artère rénale avant la résection tumorale. Celui-ci est efficace, mais se complique rarement d’une dissection et occlusion de l’artère, avec conséquences sur le rein (nécrose complète ou partielle).
L’embolisation permet de se passer du clampage (on appelle alors le geste "clampless partial nephrectomy"), et induirait selon les études récentes une baisse globale des saignements per et post-opératoires.
Une étude récente rapporte un taux plus bas de complications hémorragiques après embolisation suivie d’une chirurgie coelioscopique (sans clampage artériel) en comparaison à la néphrectomie robot-assistée avec clampage. Elle rapporte également l’absence de complication grave sur le tissu sain du rein en cas d’embolisation. L’efficacité sur l’exérèse tumorale reste identique, ainsi que le degré d'épargne néphronique.
L’embolisation est pratiquée dans les 48h précédant l’ablation percutanée.
Des études récentes d’un traitement combiné "embolisation + cryothérapie rénales" rapportent de meilleurs résultats en terme d’efficacité sur la destruction tumorale, car la disparition de la chaleur liée à l’hypervascularisation tumorale permet une meilleure expansion du froid (cryothérapie) dans la tumeur, et une meilleure destruction des pourtours de la tumeur. Elles rapportent aussi un taux de complication hémorragique abaissé.
En cas d'ablation par radiofréquence, l’embolisation améliore également l’efficacité de l’ablation tumorale, en permettant une meilleure expansion du chaud au sein et en périphérie de la tumeur.
Les avantages avant une ablation percutanée
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Les cancers du rein hypervasculaires, avant chirurgie d’exérèse ou ablation percutanée (cryothérapie ou radiofréquence).
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Plus rarement, l’embolisation du cancer du rein est effectuée à visée hémostatique, lorsque celui-ci occasionne des saignements chroniques importants et invalidants. L’embolisation permet un arrêt durable des saignements.
Les contre-indications :
Aucune
Les indications
De quoi ai-je besoin pour une consultation en radiologie interventionnelle ?
Il faut avoir réalisé les examens d’imagerie confirmant la haute probabilité de cancer rénal.
Vous devez avoir réalisé une échographie rénale, un scanner et/ou une IRM rénale datant de moins de 3 mois.
Dans de plus en plus de centres, une biopsie est effectuée avant tout traitement pour confirmer la nature cancéreuse de la tumeur.
Egalement, il vous faut réaliser un Echo-Doppler artériel de l'artère radiale gauche, pour valider la voie d'abord radiale.
Après consultation avec l’urologue de votre choix qui pratique la chirurgie après embolisation, vous êtes prête à consulter un radiologue interventionnel expert. Il n’est pas utile de consulter votre radiologue interventionnel avant, il manquera d’informations sur votre pathologie. Vous pouvez toutefois le contacter si vous avez des questions particulières.
Où puis-je recueillir le témoignage de patients déjà embolisés ?
Par respect du code de déontologie médicale français, bien que nombre de nos patients déjà traités se soient proposés, nous ne pouvons en faire part sur ce support ou encore sur nos profils de réseaux sociaux.
En France, un médecin ne peut diffuser aucune information s’apparentant à de la publicité, et les témoignages de patients manifestant leur satisfaction sont assimilés comme tels. Vous pouvez demander conseil sur vos recherches à votre radiologue interventionnel lors de la consultation, celui-ci saura vous aider.
Le bouche à oreille est également un moyen efficace de recueil.
Quelles sont les suites après une embolisation de cancer rénal ?
Elles sont relativement simples, principalement rythmées par des douleurs lombaires liées à l’embolisation de la lésion, bien contrôlées par antalgiques délivrés par voie intra-veineuse, puis par voie orale à domicile. Elles sont maximales les 6 premières heures, et durent 3 à 5 jours au total.
La survenue des douleurs est variable, environ les deux tiers des patients n’en ressentent aucune.
Dans les minutes qui font suite à l’intervention, si nécessaire, un anesthésiste spécialiste de la douleur ajuste la dose d’antalgiques à l’intensité des douleurs, pour s’assurer d’un confort optimal du patient.
Quelques autres symptômes sont possibles dans les jours qui suivent (syndrome « post-embolisation » classique), et seront abordés lors de votre consultation avec le radiologue.
Cette intervention est-elle remboursée par la sécurité sociale ?
Oui, elle fait partie des groupes d’interventions appelées « embolisation supra sélective de l'artère rénale ».
Je suis sous anticoagulants : dois-je les arrêter ?
En en cas de nécessité, les anticoagulants Antivitamine K peuvent être maintenus (en cas d'abord radial).
Pour limiter tout risque hémorragique, il est préférable de moduler l’anticoagulation (relai héparine et baisse modérée de l’anticoagulation), selon les recommandations habituelles. Cela est souvent organisé en ville par votre médecin traitant quelques jours avant l’intervention.
Les antiagrégants plaquettaires (Kardegic 75 ou 150 mg) n’ont pas besoin d’être arrêtés.
Le Plavix (75 mg) peut ne pas être arrêté en cas de nécessité absolue, mais il est préférable de l’arrêter 5 jours avant quand cela est possible.
La voie radiale diminue le risque d’hématome au point de ponction.
L’ embolisation de cancer rénal présente-t-elle des complications ?
Elle sont majoritairement liées au point de ponction (hémorragie ou hématome simple).
La voie radiale diminue le risque d’hématome au point de ponction.
Les complications graves sont quasi-inextistantes. Elles sont dues à l’embolisation de branches rénales voisines vascularisant le tissu sain, entrainant une nécrose partielle du rein. L’amélioration du matériel d’embolisation, et bien sûr l’expertise du radiologue rendent ce risque quasi-nul. Les outils de guidage (CBCT et Artério-CT) permettent la distinction parfaite entre les vaisseaux cibles et les vaisseaux à conserver.
Questions fréquentes
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